L'abstinence est le fait de renoncer volontairement et durablement à la consommation d’une substance ou à un comportement/activité associés à une sensation de plaisir.
Le terme « abstinence », auquel on attribue une connotation péjorative est de moins en moins utilisé au profit de « maintien prolongé de l’arrêt de l’usage ».
Dans le champ des conduites addictives, ce renoncement concerne la consommation de substances ou un comportement (essentiellement le jeu d’argent et de hasard) susceptible de conduire ou ayant conduit à une dépendance, à un comportement addictif ou à une addiction. Elle vise à prévenir les « rechutes » pouvant survenir à la suite d’une nouvelle consommation, même isolée, de la substance.
L’obtention d’une abstinence, après sevrage d’une substance, définissant la rémission, a longtemps constitué le seul modèle thérapeutique de la pathologie addictive.
Un autre modèle s’est ouvert, au début des années 2000, notamment avec la mise sur le marché des médicaments de substitution aux opioïdes (MSO). Ils ne suppriment pas la dépendance (souvent qualifiée de physique, physiologique ou de pharmacodépendance), mais évitent les syndromes de sevrage et contribuent, selon les doses, au traitement de l’addiction, en agissant sur le craving. La nicotine est utilisée de la même manière dans le cas de l’addiction au tabac.
Depuis les années 2010, des voies alternatives sont expérimentées pour certains patients en difficulté avec leur consommation d’alcool. L’objectif thérapeutique n’est plus l’abstinence, mais le contrôle de la consommation (modération ou consommation contrôlées), en mobilisant des approches psychocomportementales et/ou pharmacologiques. C’est aussi le modèle de prise en charge mis en œuvre dans le cas des addictions comportementales (ou conduites addictives comportementales), où l’abstinence n’est pas envisageable : usages d’Internet, alimentation, achat, exercice physique, travail…