Per os

Le mode de consommation per os (quelle que soit la nature de ce qui est consommé), signifie qu’une substance est prise par la bouche et avalée.

C’est la voie d’absorption qui entraine les effets les plus progressifs pour la majorité des produits (ce n’est pas le cas de l’alcool).

En général, les substances consommées per os passent par le foie, avant de passer dans la circulation sanguine générale qui leur permet d’atteindre le cerveau. Certaines sont métabolisées par le foie, c’est-à-dire que les molécules qui les composent sont partiellement ou totalement détruites ou transformées, en particulier le principe actif de la substance. Selon l’activité des métabolites (molécules issues de la réaction chimique) qui en résultent :

  • L’effet psychotrope peut être annulé ou fortement réduit (effet de premier passage hépatique). Par exemple, c’est le cas de la kétamine, dont l’effet est fortement réduit quand elle est consommée per os ou celui de la cocaïne, dont l’effet disparait.
  • L’effet psychotrope peut perdurer. Par exemple, la métabolisation par le foie de la méthamphétamine produit, d’une part de l’amphétamine, d’autre part une molécule qui passe beaucoup plus rapidement la barrière hématoencéphalique (qui sépare la circulation sanguine du cerveau).
  • Un des métabolites issus de la métabolisation peut avoir un effet psychotrope, alors que la molécule ingérée était inactive. Par exemple le GHB n’a pas d’effet psychotrope. Il est transformé en GBL, qui est la molécule véritablement active sur le cerveau.

La consommation par voie sublinguale, où le produit fond sous la langue et passe dans le sang par le biais de la muqueuse buccale, ne peut être qualifiée de prise orale ou per os. C’est, par exemple, le mode de prise de la buprénorphine haut dosage ou BHD.

En matière d’usage de drogues ou de médicaments détournés de leur usage thérapeutique, les principales substances, préférentiellement (mais pas forcément uniquement) consommées per os sont les benzodiazépines (BZD), l’ecstasy, le LSD, le GHB/GBL, les plantes ou champignons hallucinogènes et la méthadone.