Le trouble de l’usage d’une substance renvoie, en général, à la définition portée par la dernière version du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5) : « Dans l’ensemble, le diagnostic de trouble de l’usage d’une substance repose sur un mode pathologique de comportements lié à la consommation d’une substance ».
Le trouble de l’usage d’une substance, incluant différents stade de sévérité, se caractérise par 4 grands types de symptômes :
- une réduction du contrôle sur l’usage,
- une altération du fonctionnement social de la personne,
- la répétition de schémas de consommation ayant un impact négatif ou plaçant la personne dans une situation à risque malgré la conscience qu’en a l’individu et ou
- une tolérance ou la survenue d’un syndrome de sevrage à l’arrêt, lés à l’effet physiologique du produit. Le DSM-5 fournit un ensemble de critères permettant d’évaluer la présence de ces symptômes.
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Mode d’usage problématique d’une substance conduisant à une altération du fonctionnement ou une souffrance cliniquement significative, caractérisée par la présence d’au moins deux des manifestations suivantes, au cours d’une période de 12 mois.
- Substance prise en quantité supérieure ou pendant plus de temps que ce que la personne avait envisagé.
- Désir persistant ou efforts infructueux pour réduire ou contrôler l’utilisation de la substance.
- Temps considérable consacré à se procurer la substance, la consommer ou récupérer de ses effets.
- Craving ou désir urgent de consommer.
- Utilisation de la substance malgré des problèmes interpersonnels ou sociaux, persistants ou récurrents, causés ou exacerbés par les effets de la substance.
- Utilisation répétée d’une substance conduisant à l’incapacité de remplir des obligations majeures (au travail, à l’école ou à la maison).
- Abandon ou réduction d’activités (sociales, occupationnelles, loisirs) en raison de l’utilisation d’un produit.
- Utilisation répétée d’une substance dans des situations où cela peut être physiquement dangereux.
- Poursuite de l’utilisation de la substance malgré la connaissance de l’existence d’un problème physique ou psychologique persistant ou récurrent déterminé ou exacerbé par la substance.
- Tolérance, définie par l’une des manifestations suivantes : a/ besoin de quantités toujours plus grandes de la substance pour obtenir une intoxication ou l’effet désiré ; b/ effets nettement diminués en cas d’usage continu de la même quantité de substance.
- Sevrage (syndrome de) se manifestant par l’un des signes suivants : a/ apparition de symptômes de sevrage, variables selon la substance ; b/ la même substance (ou une autre) est consommée pour soulager ou éviter les symptômes de sevrage.
La sévérité des troubles dépend du nombre de critères constatés. 2-3 critères : trouble léger. 4-5 critères : trouble modéré. 6 critères ou plus : trouble sévère.
Source : American Psychiatric Association. Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorder, fifth edition: DSM-5® Washington, DC, American Psychiatric Publishing, 2013, 947p.
La catégorie « trouble de l’usage d’une substance » du DSM-5 rassemble les anciennes catégories « Abus » et « Dépendance » du DSM-IV pour tenir compte de la continuité des situations sur un processus pathologique identique.
Notes : des intitulés proches sont également utilisés dans le DSM-5, mais aussi dans la dernière version de la Classification internationale des maladies (CIM-11), avec des contenus différents.
Dans le DSM-5, chaque chapitre consacré à une substance est titré « Troubles liés à la substance » (Substance-related disorders). Le DSM-5 contient plusieurs sous-chapitres, dont le « Trouble de l’usage de la substance », mais également d’autres, qui traitent des troubles induits par la substance (dans le domaine neuropsychiatrique), tels que le syndrome de sevrage, les complications psychiatriques aiguës ou chroniques…
Pour chaque substance psychoactive, la classification internationale des maladies inclut sous le titre général « Troubles liés à l’usage de « la substance », (traduction de disorders due to the use of « substance »), toutes les formes de consommation de cette substance, aiguës ou chroniques, associées à des conséquences négatives ou à risque d’en provoquer mais aussi ces conséquences elles-mêmes lorsqu’elles appartiennent au champ neuropsychiatrique.