Le traitement par agonistes opioïdes (TAO) consiste en la prise continue de médicaments indiqués dans le traitement de l’addiction aux drogues opioïdes, comme l’héroïne. Les deux médicaments disponibles en France sont la méthadone et la buprénorphine haut dosage (BHD). Dans sa mission d'éclairer les pouvoirs publics sur la prise en charge des addictions, l'OFDT publie annuellement un bilan des dernières données disponibles sur ces traitements.
Traitements par agonistes opioïdes en ville
En 2023, 155 762 personnes ont bénéficié d’un remboursement de TAO en médecine de ville. Selon les données de remboursements, la méthadone et la buprénorphine haut dosage (BHD) sont distribués de manière à peu près équivalente, avec néanmoins une augmentation continue des remboursements de méthadone, passant de 45,2 % en 2022 à 46,3 % en 2023. Les bénéficiaires sont principalement des hommes (76,1 %), et la majorité d’entre eux ont désormais plus de 45 ans.
Traitements par agonistes opioïdes en CSAPA et milieu carcéral
En 2022, près de 20 % des usagers de CSAPA ont reçu un TAO. Parmi eux, une majorité (58,4 %) suit un TAO depuis plus de cinq ans, tandis que 7,4 % suivent un traitement de TAO depuis moins d’un an. La part estimée de détenus ayant été pris en charge en unité sanitaire en milieu pénitentiaire pour la prise d’un TAO est de 6,7 % des patients, soit une estimation de 11 800 détenus. La prescription de Buvidal ®, traitement innovant de buprénorphine à action prolongée (BAP), est en nette progression dans les CSAPA, hôpitaux et prisons.
Rapporté au nombre estimé de personnes ayant un usage problématique des opioïdes en France, tel que défini par l’Agence de l’Union européenne sur les drogues (EUDA), le taux de couverture de TAO est estimé à 87 % en 2019. Ce taux place la France parmi les dix pays européens qui ont un taux de couverture de TAO supérieur à 50 %.
Mortalité en lien avec les traitements par agonistes opioïdes
En 2022, selon l’enquête de pharmacodépendance et d’addictovigilance DRAMES de l’ANSM, les TAO sont impliqués, seuls ou en association, dans près de la moitié des décès lies aux substances psychoactives (47,4 %). Entre 2021 et 2023, la mise à disposition de la naloxone, antidote de l’overdose aux opioïdes, a augmenté de près de 40 %.