Le terme « amphétamines » (au pluriel) est couramment utilisé pour désigner la molécule d’amphétamine et les dérivés amphétaminiques, tels que la MDMA, la méthamphétamine et plusieurs spécialités pharmaceutiques comme la Ritaline®.
Il s’agit d’une classe de molécules psychostimulantes synthétiques dont le nom exact dans la nomenclature chimique est « alpha-méthylphénéthylamines ». Les amphétamines appartiennent à la famille chimique des phénétylamines (ou phényléthylamines).
Dans le champ des drogues, il existe des confusions entre amphétamines au pluriel (terme absent des nomenclatures des substances chimiques) et amphétamine au singulier, qui est une drogue spécifique en elle-même. Il est préférable d’employer l’expression exacte « amphétamine et dérivés amphétaminiques », ou, à la rigueur, « les amphétaminiques ». En revanche, dans le champ clinique, où les confusions sont rares et la distinction moins importante, la classe de médicaments comportant des dérivés amphétaminiques est désignée par « les amphétamines ».
L’amphétamine et les dérivés amphétaminiques agissent sur les voies dopaminergiques et noradrénergiques. Psychostimulants, ils dissipent la sensation de fatigue et de faim, prodiguent un sentiment d’euphorie, d’hyperconcentration et de confiance en soi. Ils présentent également, plus ou moins selon les molécules, des propriétés empathogène et entactogène, comme la MDMA.
L’amphétamine et les dérivés amphétaminiques, y compris médicamenteux, sont classés comme stupéfiants. La prescription des spécialités médicamenteuses contenant des dérivés amphétaminiques (comme le méthylphénidate) est très restreinte et réservée à des indications très spécifiques : le trouble de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) et la narcolepsie. Cette prescription est encadrée par la législation sur les médicaments stupéfiants et nécessite une prescription initiale hospitalière par un psychiatre, un neurologue ou un pédiatre, qui doit être renouvelée chaque année. Les amphétamines anorexigènes et leur prescription sont interdites en France.
Usage
Historiquement, les amphétaminiques médicamenteux ont parfois été utilisés pour maigrir, hors autorisation de mise sur le marché (AMM), ce qui n’est plus possible actuellement, du fait de la règlementation encadrant la prescription et la délivrance des médicaments amphétaminiques.
L’usage des amphétaminiques illicites s’est beaucoup développé en France dans le courant des années 1990, avec l’arrivée sur le sol français du mouvement culturel techno. Le dérivé amphétaminique le plus largement consommé en France est la MDMA (dont la forme « comprimé » est nommée ecstasy). La consommation de la molécule d’amphétamine elle-même est surtout restreinte à certaines populations d’usagers dans certaines régions. L’usage de la méthamphétamine est exceptionnel car il n’existe pas de marché en France.
Les amphétaminiques illicites sont essentiellement vendus sous forme de poudre, qui peut être agglomérée en comprimés et éventuellement conditionnée en gélules. En France, la MDMA peut en outre se présenter sous forme cristal (poudre cristalline) et l’amphétamine sous forme d’une pâte. Les modes de consommation de ces substances varient selon la molécule et le contexte de consommation. Elles sont plutôt consommées per os ou en snif, parfois fumées dans les milieux alternatifs techno, très rarement injectées et ce, généralement par des usagers très précarisés.
Risques
Bien que faiblement addictifs, la prise répétée de dérivés amphétaminiques entraine une tolérance et une possible dépendance. Une psychose d’allure paranoïde peut se développer en cas d’utilisation chronique. Cette psychose apparait rarement à faible dose. Il est établi que la MDMA est neurotoxique. Son usage comme son abus sont susceptibles d’endommager durablement les cellules du cerveau, en particulier les neurones dont le neuromédiateur est la sérotonine.
Les principaux risques d’aigus (lors d’une prise) sont :
- troubles cardiovasculaires (hypertension, risque d’hémorragies en particulier cérébrales, troubles du rythme cardiaque…), défaillance rénale ou hépatique, convulsions… Les cas graves peuvent mener au décès.
- un syndrome hyperthermique (ou sérotoninergique), aggravé par la déshydratation, qui peut également mener au décès.
- un bad trip c’est-à-dire la survenue d’un état de mal-être qui peut se manifester par un syndrome confusionnel, une désorientation, un état anxieux ou de l’angoisse et, dans les cas plus sérieux, un possible syndrome psychotique à tonalité paranoïaque avec des hallucinations.
Voir aussi : Amphétamine (au singulier), Dérivés amphétaminiques
Voir la synthèse des connaissances : MDMA/ecstasy et amphétaminiques