Les mules sont des personnes, à l’origine non impliquées dans le trafic de drogues, qui assurent l’acheminement de drogues ayant une valeur marchande élevée pour le compte d’un réseau de trafiquants, in corpore (dans leur corps) en les avalant ou en les plaçant dans des cavités naturelles ou dans leurs bagages.
Les produits transportés ainsi sont le plus souvent de l’héroïne et surtout de la cocaïne. Le produit est conditionné en de multiples paquets ou ovules - les passeurs sont parfois appelés bouletteux. Le transport in corpore, fait courir un risque létal à la personne en cas de rupture de l’emballage.
Le recours aux mules comme mode opératoire du trafic s’explique par plusieurs facteurs. Tout d’abord, l’organisation du trafic est moins complexe que par la voie maritime. En outre, les risques sont moindres pour les trafiquants, les pertes financières en cas d’interpellation étant amorties par d’autres passeurs. Enfin, le recours aux mules correspond à une stratégie de saturation des services de lutte contre le trafic de drogues : comme l’acheminement par les porte-conteneurs qui échappent en partie aux contrôles, les fouilles et les contrôles ne sauraient être systématiquement réalisés, ce qui permet aux trafiquants de compter sur une proportion de mules qui ne seront pas interceptées.
Depuis la moitié des année 2010, le phénomène des mules concerne majoritairement de jeunes guyanais assurant le transport de cocaïne entre l’aéroport de Cayenne et un aéroport hexagonal pour le compte de réseaux de trafiquants.