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En moins d'une décennie, le Maroc a vu, selon l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), ses cultures de cannabis passer d'un maximum estimé de 134 000 hectares en 2003 à 47 500 hectares en 2011, soit une baisse de 65 %. Cette diminution des superficies cultivées aurait logiquement affecté le niveau de la production de haschich et le Maroc ainsi cédé sa place présumée de premier producteur illégal au monde à l'Afghanistan, sa production ayant officiellement décliné de 75 % entre 2003 et 2011 (de 3 080 tonnes à 760 tonnes). Cependant, en 2012, ces données, qui s'appuient sur des chiffres publiés par le Maroc, ont été ouvertement questionnées par l'EMCDDA (Observatoire européen des drogues et des toxicomanies), qui a relevé des « anomalies » entre les estimations de production et les volumes saisis internationalement. Alors que différentes sources confirment la baisse des surfaces cultivées, il est légitime de s'interroger sur la probable sous-évaluation de la production de haschich extrapolée sur la base des superficies cultivées. C'est cette hypothèse que ce numéro de Drogues, enjeux internationaux souhaiterait vérifier, en confrontant, après un rappel de l'histoire récente du développement des cultures de cannabis au Maroc, les données quantitatives aux réalités du terrain, lesquelles se sont considérablement transformées ces dernières années, que ce soit en termes de hausse effective des rendements ou de teneurs en THC (tétrahydrocannabinol) que contient le haschich revendu sur le marché européen.