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Initiation et consommation de tabac chez les personnes détenues
Premiers résultats du volet sociologique de la recherche interventionnelle TABAPRI (tabac en prison). Avec un taux de prévalence très élevé, le tabagisme constitue une des principales causes de pathologies chroniques et de mortalité en milieu carcéral.
Les trajectoires d’usage de tabac des personnes détenues interrogées dans le cadre de cette enquête sont généralement inscrites dans la durée. Elles sont caractérisées par un attachement précoce au produit construit dans le parcours de socialisation des individus. Le produit occupe différentes fonctions dans les habitudes de vie des individus : intégrative et apaisante, la cigarette vient également rythmer la journée, fonctionnant comme un repère temporel.
Éléments à prendre en compte pour une action de réduction du tabagisme
À l’entrée en prison, le « choc carcéral » agit comme un élément important d’augmentation des usages. La poursuite de la trajectoire est caractérisée par un attachement accru aux fonctions prises par le produit dans la vie quotidienne en prison, où l’on vit coupé du monde extérieur, où son avenir dépend des décisions des juges, où la privation est grande et où la peur et l’hostilité sont fortes. La dimension rituelle est aussi renforcée pour remédier à « l’ennui du temps vide » de la détention.
