Les sites TREND mettent en œuvre des outils d'observation qualitatifs (observations ethnographiques, groupes focaux, entretiens individuels...), afin de repérer, documenter et contextualiser les phénomènes émergents et les tendances récentes en matière de drogues illicites et de médicaments détournés. Elles recueillent leurs informations auprès d'acteurs (usagers, professionnels ou intervenants associatifs du secteur socio-sanitaire, forces de l'ordre, etc.) dont l'ancrage local contribue à une meilleure compréhension des spécificités territoriales.
Deux espaces particulièrement concernés par les usages de produits psychoactifs sont investigués : l'espace urbain (rue, squats, zones de deal, structures de réduction des risques et d'addictologie) et l'espace festif techno regroupant la scène alternative (free parties) et commerciale (clubs, discothèques, bars).
Externalisation des lieux de vie des usagers de drogues en grande précarité
Concernant l’espace public urbain de Rennes, une tendance à l’externalisation des lieux de vie déjà amorcée depuis quelques années se confirme, en raison des difficultés récurrentes pour maintenir des lieux d’habitat provisoire dans le centre ville. Les personnes sont ainsi amenées à occuper temporairement des locaux désaffectés dans des friches de zones industrielles ou commerciales en périphérie.
Modification du mode d’organisation des free parties en Bretagne
Le milieu électro-alternatif est toujours aussi dynamique dans la région. Cependant, contrairement aux constats antérieurs d’une forte tension entre les organisateurs de soirées et les pouvoirs publics, le climat est nettement plus apaisé en 2019. Une des raisons est une modification, déjà identifiée en 2018, de l’organisation des rassemblements électro, qui sont aujourd’hui davantage localisés dans des hangars ou d’anciens locaux désaffectés en périphérie des agglomérations, dans l’ensemble de la région. Ce déplacement vers des espaces clos donne lieu à des rassemblements plus limités en nombre de partipants (200-300 personnes en moyenne), plus discrets, même si le fait d’être en intérieur ne prémunit pas d’importantes nuisances sonores pour les riverains.
Confirmation d’une implantation de la kétamine
Dans la continuité des années précédentes, la kétamine continue à susciter un fort engouement et rassemble toujours davantage d’amateurs tout en continuant à sortir du cadre festif électro-alternatif. Un des éléments marquants de l’année est le développement des consommations de kétamine chez le public jeune, et qui ne sont plus restreintes au contexte festif.
Confirmation des signaux de mésusage de prégabaline (Lyrica®)
Les premiers signalements de mésusage de Lyrica® sur le site de Rennes remontent à 2018. Ils se confirment en 2019, sans toutefois s’étendre. Ils concerneraient principalement deux types de population : les mineurs non accompagnés (MNA) qui en font l’acquisition sur le marché de rue, voire dans d’autres régions ; les personnes sortantes de prison avec une prescription médicale.