Usages et usagers observés dans les espaces de la marginalité urbaine
Pendant le premier confinement (mars-mai 2020), pour les usagers les plus marginalisés ou en situation de précarité, les situations de consommations ont été contrastées : certains, souvent contraints par le manque de ressources et les difficultés d’accès aux points de vente de rue, ont fait une pause dans leurs consommations ; d’autres ont augmenté leurs consommations, notamment d’alcool et de cannabis, souvent par désarrois ou ennui.
A partir de l’été, il semble que les consommations des usagers en situation de précarité ou de pauvreté soient redevenues semblables à celles observées avant le confinement (polyconsommations d’alcool, de cannabis, de cocaïne, de médicaments détournés, notamment de Skénan®, Subutex®, Lyrica® ou Tramadol®).
On note aussi une augmentation des consommations de cocaïne sous forme basée (aussi appelé « crack ») par des usagers-hommes ou femmes d’âges divers- qui consommaient en sniff ou en injection, et qui semblent alterner les modes de consommation.
Une recrudescence des consommations de kétamine par des usagers plutôt jeunes (entre 20 et 35 ans) a également été observée.
Usages et usagers observés dans les espaces festifs
Cette année, la scène festive publique a été désorganisée et les pratiques et consommations des publics plus diverses. Pendant l’été, lorsque l’offre festive publique était possible, les observateurs n’ont pas noté de changements majeurs dans les produits, les modes de consommations ou les quantités consommées. Mais les périodes de confinement et de couvre-feu ont été l’occasion de nombreuses fêtes privées, en petits groupes d’amis à domicile, qui n’étaient plus limitées aux week-ends.
Les observateurs et usagers interrogés expliquent que le contexte privé de ces fêtes leur a offert de plus nombreuses opportunités de consommation : ils témoignent avoir consommé davantage (du fait d’une disponibilité plus grande, et de l’absence de contraintes ou de contrôles), et avoir consommé en espaçant moins les prises (car ces soirées ne durent pas aussi longtemps que celles organisées dans l’espace public).