Le concept « d’addiction au travail » a été initialement développé dans le champ de la psychologie dans les années 2000.
Si l’existence de conduites excessives ou compulsives liées au travail et menant, par exemple, à des situations de burn out est avérée, le caractère addictif de ces troubles ne fait pas l’objet d’un consensus. Le terme addiction pourrait être employé trop largement pour qualifier des conduites ou des situations de travail excessif ne relevant pas d’un processus addictif. À l’inverse, il peut être difficile de repérer le caractère pathologique d’une conduite socialement très valorisée.
Bien que le terme "workaholism" soit fréquemment employé comme un synonyme d’addiction au travail, il s'agit d'un concept distinct. Ce concept a été élaboré à partir des années 1990 par les sciences managériales et celles de la psychologie appliquée au travail ou aux organisations, sans aucune référence à la clinique, ni au processus de l’addiction : le workaholism caractérise l’individu qui travaille de manière excessive et compulsive, en réponse à une pression interne responsable d’un mal-être et d’une culpabilité s’il ne travaille pas. Cette approche relève d’un modèle comportemental caractérisé par le rôle majeur donné aux caractéristiques personnelles de l’individu (personnalité, motivations, contexte…) dans la survenue de situations problématiques. C’est sous l’angle socio-sanitaire qu’est réellement interrogée la responsabilité du contexte de travail.