Cette section met en lumière les enseignements issus des travaux internationaux, principalement nord-américains ou européens, sur les composantes et processus de prévention les plus prometteurs, c’est-à-dire les plus mêmes d’opérer les changements escomptés au sein des publics destinataires des mesures (retarder ou réduire les usages, si ce n’est les éviter, prévenir ou réduire les risques).
De nombreuses études ont été menées afin d’explorer les méthodes d’intervention les plus efficaces et pertinentes en prévention des usages de drogues, d’alcool ou de tabac. Dans les années 1990 et le début des années 2000, des travaux synthétiques emblématiques (méta-analyses ou revue de littérature de Botvin, Tobler, Cuijpers) ont assis la notoriété des principes de prévention, aujourd’hui largement reconnus :
- le développement de compétences psychosociales (lifeskills) : entre autres capacités de communication, affirmation de soi, estime de soi, capacité de gestion du stress, de la colère, des conflits, capacité de résolution de problèmes ;
- l’interactivité de l’intervention avec le public, stimulant son investissement dans la réflexion et la démarche préventive ;
- la structuration sous forme de programme– planifié et réfléchi – intégrant à la fois
- l’inscription de l’action dans le temps (plutôt qu’une action ponctuelle) ;
- et l’articulation d’approches complémentaires auprès d’un public bénéficiaire donné.
Plus largement, la littérature valorise les approches psychosociales pour les programmes adressés à des individus pris en groupe, c’est-à-dire en prévention universelle (adressée à des publics de population générale) ou en prévention sélective (vers des publics à risques). De tels programmes de prévention s’appuient sur l’influence sociale de l’entourage, des pairs en particulier, afin de stimuler les capacités des personnes, des jeunes notamment, à résister à l’offre de drogues.
Ces éléments sont repris dans le Portail sur les bonnes pratiques pour les interventions dans le champ des drogues (Best practice in drug interventions) de l’EMCDDA (Observatoire européen des drogues et des addictions).
Ce portail synthétise les données probantes relativement à divers environnements, notamment :
Les outils EDPQs décrivent « comment » mener une action de prévention plutôt que développer les composantes et « ingrédients » des interventions. En cela ils complètent les standards de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUCD) : International Standards on Drug Use Prevention qui eux décrivent le contenu à mettre en œuvre au travers des actions.
L’INPES a adapté en 2008 les repères Preffi 2 pour le pilotage et l’évaluation de l’efficacité des interventions en promotion et l’éducation pour la santé. Cet outil a été initialement développé par un organisme néerlandais : l’Institut pour la Promotion de la Santé et pour la Prévention des Maladies NIGZ
Pour en savoir plus, consultez le site de Santé publique ou cliquez ici
Références :
- Botvin G.J., E. Baker, et al. (1995). "Long-term follow-up results of a randomized drug abuse prevention trial in a white middle-class population." Jama 273(14): 1106-12.
- Botvin G.J. and K.W. Griffin (2002). "Life skills training as a primary prevention approach for adolescent drug abuse and other problem behaviors." Int J Emerg Ment Health 4(1): 41-7.
- Cuijpers P. (2002). "Effective ingredients of school-based drug prevention programs. A systematic review." Addict Behav 27(6): 1009-23.
- Faggiano F., Minozzi S., et al. (2014) "Universal school-based prevention for illicit drug use". Cochrane Database of Systematic Reviews, n° 12,
- Foxcroft D.R., Moreira M.T., et al. (2015) "Social norms information for alcohol misuse in university and college students" [Intervention review] Cochrane Database of Systematic Reviews, n° 1, CD006748
- Tobler N.S., M.R. Roona, et al. (2000). "School-based adolescent drug prevention programs: 1998 meta-analysis." Journal of Primary Prevention 20: 275-336.