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L’adaptation des réseaux aux modalités des confinements
Alors que les points de deal en banlieues lyonnaises ont connu peu de variations avec la crise sanitaire, ceux localisés en centre-ville (Lyon et Villeurbanne) ont dû s’adapter aux contraintes liées aux confinements et périodes de couvre-feu.
Dans la même optique de discrétion, des réseaux ont également développé largement la revente par livraison, élargissant pour certains le périmètre couvert, et parfois la gamme de produits proposés. Le phénomène était déjà à l’œuvre pour le cannabis et plus marginalement pour la cocaïne, il s’est renforcé pour ces produits et a pu concerner également l’héroïne (notamment pour les réseaux albanais, et en région transfrontalière avec la Suisse également) ainsi que la MDMA/ecstasy.
Faible impact du confinement sur la disponibilité et les prix
C’est le cannabis qui a été le plus concerné par des fluctuations de disponibilité et des augmentations temporaires de prix. Celui de la résine a doublé par endroits au cours du premier confinement, que ce soit au détail (jusqu’à 10 € le gramme) ou en plus grosse quantité (700 € les 100 grammes) à Lyon comme dans la région transfrontalière avec la Suisse, et a parfois dépassé les 4 000 euros le kilo.
Reconfiguration des espaces festifs et des usages de drogues en leur sein
Les établissements commerciaux (bars, clubs, festivals) ayant été fermés une grande partie de l’année, les adeptes de la fête se sont organisés pour maintenir des temps de rassemblements : repli sur des locaux privés et non-officiels (domiciles pour les retrouvailles entre amis, et hangars pour des événements affiliés à la scène électro alternative), et/ou fréquentation de fêtes déjà clandestines auparavant (free-parties loin des villes, ou en bordures de celles-ci pour les petits événements). De nouveaux publics ont rejoint ces fêtes.
Il a été constaté pour certains une augmentation des consommations et l’usage de nouveaux produits. Les usagers ont évoqué l’ambiance « morose », « plombante » de la période de confinement, les incitant à avoir d’autant plus recours à des produits pour « égayer » les soirées (y compris via des hallucinogènes). Le fait de pouvoir faire usage de drogues sans être soumis à l’obligation de se cacher, contrairement à ce qu’ils connaissaient en établissements, a aussi conduit certains à plus de consommations.