Selon l’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES), l'appellation « boissons énergisantes » (energy drinks) est une dénomination commerciale et ne se réfère à aucune définition réglementaire. Ces boissons sont présentées par les fabricants comme possédant des propriétés stimulantes, tant au niveau physique qu'intellectuel. Elles contiennent un mélange de différents composés, le plus souvent de caféine, taurine, glucuronolactone, vitamines du groupe B, sucres ou édulcorants. Elles peuvent également contenir des extraits de certaines plantes comme le ginseng ou les graines de guanara, elles-mêmes sources de caféine.
La caféine, synthétique ou naturelle (guanara), est le principal ingrédient psychoactif des boissons énergisantes et celui à l’origine de la potentielle dangerosité d’un abus. Les apports en taurine et en glucuronolactone chez les consommateurs réguliers seraient, en pratique, inférieurs à leurs doses toxiques respectives, mais il existe peu de données sur ce point, y compris sur les éventuelles interactions entre ces substances.
Ces boissons ne doivent pas être confondues avec les boissons « énergétiques », désignées en anglais sous les termes de sport drinks, dont la composition nutritionnelle est adaptée à la pratique d'une activité sportive, et qui font l'objet d'un encadrement réglementaire spécifique.
Usages
Ces boissons sont plutôt consommées par les adolescents et les jeunes adultes et c’est vers ces populations que les producteurs dirigent un marketing soutenu.
Risques
Bien que la teneur en caféine des boissons énergisantes se situe en deçà de la limite maximale quotidienne recommandée pour les adultes en bonne santé, la consommation combinée de plusieurs sources de caféine au cours d’une même journée peut mener à un apport trop élevé.
La consommation occasionnelle ou modérée de ces canettes semble présenter peu de risques pour des adultes sains. En revanche, leur consommation aiguë dans des proportions qui dépassent largement les recommandations d'utilisation préconisées par les industriels, peut entraîner l’apparition d’effets indésirables, depuis la simple nausée jusqu’à des problèmes cardiaques graves. La consommation régulière de quantités modérées à élevées peut être associée à la symptomatologie d’une intoxication chronique (comme des céphalées, nervosité, irritabilité, tremblements, palpitations, bouffées de chaleur, diurèse, troubles gastro-intestinaux).
L’association avec l’alcool expose à des risques importants : la caféine réduit la perception des symptômes de l’intoxication à l’alcool et contribue ainsi à une augmentation de la quantité d’alcool consommée et aux risques qui y sont associés sans, toutefois diminuer les effets négatifs de cette substance. Par ailleurs, l’association de substances aux propriétés diurétiques (caféine, alcool, possiblement taurine) augmenterait le risque de déshydratation, aussi accentué en cas de consommation simultanée de substances stimulantes de type MDMA (ecstasy).
Ces boissons n’étant pas formulées pour répondre aux besoins physiologiques liés à la pratique d’activité physique, elles n’ont aucun intérêt nutritionnel dans ce contexte et leur consommation est déconseillée. Leurs effets diurétiques augmentent le risque de déshydratation. Ceux-ci accroissent l’élimination de minéraux, tels que le calcium, le magnésium, le sodium… majorant les risques de troubles du rythme cardiaque, de crampes, de blessures, de troubles gastro-intestinaux ou encore de troubles neurologiques. L’apport en sucre peut être à l’origine d’hypoglycémies réactionnelles si elles sont consommées avant l’effort.
Les risques sont majorés chez les mineurs et les sujets ayant des antécédents cardiovasculaires et neurologiques.