Les sites TREND mettent en oeuvre des outils d'observation qualitatifs (observations ethnographiques, groupes focaux, entretiens individuels...), afin de repérer, documenter et contextualiser les phénomènes émergents et les tendances récentes en matière de drogues illicites et de médicaments détournés. Elles recueillent leurs informations auprès d'acteurs (usagers, professionnels ou intervenants associatifs du secteur socio-sanitaire, forces de l'ordre, etc.) dont l'ancrage local contribue à une meilleure compréhension des spécificités territoriales.
Deux espaces particulièrement concernés par les usages de produits psychoactifs sont investigués : l'espace urbain (rue, squats, zones de deal, structures de réduction des risques et d'addictologie) et l'espace festif techno regroupant la scène alternative (free parties) et commerciale (clubs, discothèques, bars).
Des déplacements progressifs d’usagers vers la périphérie de la métropole lilloise
La dynamique d’éloignement des populations d’usagers de drogues sans abri du centre-ville de Lille s’est poursuivie en 2019. Les expulsions (parfois jugées illégales et violentes par certains intervenants du champ socio-sanitaire) de campements et d’appartements squattés seraient fréquentes.
Des atteintes neurologiques dues aux usages répétés de protoxyde d’azote
Depuis le milieu de l’année 2017, une augmentation significative des consommations de protoxyde d’azote à Lille a été observée. Elle s’est accompagnée, en 2019, de problèmes sanitaires donnant parfois lieu à des prises en charge hospitalières. Bien que très rares, les conséquences sanitaires les plus notables portent tant sur des risques immédiats d’un usage occasionnel (brûlure par le froid, perte de connaissance, chute) que sur des risques en cas d’utilisation régulière et/ou à forte dose (atteinte de la moelle épinière, carence en vitamine B12, anémie, troubles psychiques).
L’augmentation des cultures de cannabis
Plusieurs sources (entretiens avec les forces de l’ordre, articles de presse etc.) indiquent que les cultures de cannabis ont pris une ampleur importante depuis 2015, et plus particulièrement ces deux dernières années dans l’ensemble des Hauts-de-France.
Le vapotage de cannabinoïdes de synthèse par des lycéens
Les cannabinoïdes de synthèse (CS) sont des composés artificiels dont les effets diffèrent du cannabis. Ces dernières années, et notamment depuis mars 2019, des cas de complications sanitaires (malaises, hallucinations, paranoïa, etc.) suite à des usages de e-liquides se sont développés. Il s’agit de jeunes usagers (collégiens, lycéens) pensant vapoter un e-liquide (consommé et parfois obtenu aux abords de l’établissement) contenant soit de la nicotine, soit du cannabidiol (CBD) ou encore du cannabis. Certains d’entre eux ont consommé ces molécules à leur insu.