Alcool

L’alcool est une substance liquide constituée de molécules d’éthanol. L’alcool entre, en plus ou moins grande proportion, dans la composition de toutes les boissons dites « alcoolisées », dont il est le principe actif unique ou principal. On parle fréquemment d’alcool pur, pour le différencier des boissons alcoolisées, couramment appelées alcool également.

L’alcool alimentaire est obtenu par fermentation des sucres contenus dans certains fruits, céréales, tubercules... Cette étape peut être suivie d’une distillation pour obtenir un liquide plus concentré, tels que les alcools forts.

Les boissons alcoolisées sont classées selon leur degré d’alcool. L’article L3321-1 du code de la santé publique règlementant les autorisations de vente des débits de boisson considère trois catégories d’alcool, selon leur degré d’alcool ou/et leur modalité de fabrication.

  • Les boissons fermentées non distillées (vin, bière, cidre, poiré, vins doux naturels…), contenant de 1,2° à 3° d’alcool pur, et celles, plus concentrées, mais contenant moins de 18° d’alcool (dérivés du vin, liqueurs de fruits…).
  • Des alcools intermédiaires, par exemple rhums ou alcools provenant de la distillation de vin, cidre, poirés, etc., liqueurs avec ajout de sucres, miel…
  • Toutes les autres boissons alcooliques, essentiellement les spiritueux (ou alcools forts), tels que la vodka ou le whisky.

La classification fiscale isole, en outre, le vin d’une part et la bière d’autre part, qui ne sont pas soumis au même régime de taxation.

Effets

L’alcool est essentiellement consommé pour ses effets euphorisants et désinhibants. À faible dose, il entraine également une sensation de bien-être et de détente. À plus forte dose, c’est la sensation d’ivresse qui peut être recherchée. Cependant, les consommations d’alcool s’inscrivent en France dans un cadre social très ritualisé qui peut générer des motivations plus indirectes (faire partie du groupe…). Certaines personnes peuvent également utiliser les effets psychoactifs de l’alcool pour corriger ou atténuer certaines difficultés personnelles.

L’alcool est très rapidement absorbé par le corps, sans transformation (pas de digestion), et pratiquement en totalité. Un quart du volume consommé environ est absorbé dès l’estomac, le reste par l’intestin grêle. Son effet sur le cerveau démarre environ 10 minutes après la prise et atteint son maximum en 30 minutes, mais ces paramètres s’allongent selon la présence et la quantité d’aliments dans l’estomac.

Usages chroniques

L’alcool est une substance addictive qui peut conduire à des troubles de l’usage. Chez certaines personnes vulnérables, elle peut conduire à une addiction, qui se traduit notamment par la perte du contrôle des consommation et la survenue de très fortes pulsions à en consommer (craving). Elle est fréquemment accompagnée d’une dépression.

L’adaptation physiologique du cerveau à la consommation chronique d’alcool est responsable d’une tolérance (nécessité d’augmenter la dose consommée au cours du temps pour obtenir des effets de puissance identique) et peut entrainer une dépendance, responsable de la survenue d’un syndrome de sevrage à l’arrêt. Celui-ci peut en particulier comporter des hallucinations et des convulsions et conduire au décès dans les formes les plus sévères.

La consommation chronique d’alcool accroît le risque de survenue d’un nombre important de maladies, parallèlement à l’augmentation de la dose ingérée, en général. L’alcool a en particulier un rôle direct dans les pathologies du foie (hépatite, stéatose, cirrhose), la survenue de certains cancers (notamment ceux des voies aérodigestives supérieures (VADS), du foie, du colon-rectum et du sein), et certains troubles cardiovasculaires (hypertension, accidents vasculaires cérébraux). Il est également neurotoxique (il produit des lésions irréversibles du système nerveux) et peut entrainer, en particulier, des neuropathies périphériques, plusieurs types d’encéphalopathies, des troubles cognitifs ou encore une épilepsie…). Enfin, la consommation chronique peut générer des troubles psychiatriques tels que l’anxiété ou la dépression.

La consommation répétée ou importante d’alcool par la mère pendant la grossesse expose l’enfant à un ensemble de troubles caractéristiques du syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF) ou de troubles causés par l’alcoolisation fœtale (TCAF), catégorie plus large qui inclut des troubles plus légers.

Usages ponctuels

Les effets d’une consommation ponctuelle d’alcool sont liés au taux d’alcool dans le sang, qui dépend des quantités consommées, mais également de nombreux autres facteurs (sexe, tolérance, alimentation concomitante…). Les dommages les plus fréquents découlant de l’intoxication aiguë résultent majoritairement de la perte de contrôle liée aux altérations des perceptions, de la coordination, du jugement, etc. de la personne alcoolisée ou encore de la désinhibition qui favorise la prise de risques. Ils se traduisent par des accidents et des mises en danger immédiates susceptibles de provoquer des traumatismes voire le décès du consommateur ou d'un tiers (accidents domestiques, de la route, agressions…).

La consommation en grandes quantités multiplie les risques évoqués ci-dessus, en particulier celui de coma éthylique, mais peut également rendre les buveurs très vulnérables (agressions, soumission chimique, actes non souhaités, amnésie de la session d’alcoolisation). L’indicateur qui mesure la fréquence de ces sessions des consommations est l’alcoolisation ponctuelle importante (API)

La consommation épisodique mais répétée de fortes doses d’alcool (binge drinking), qui suppose en outre une intentionnalité dans la recherche peut entrainer une alcoolodépendance et des lésions cérébrales liées à l’alternance intoxication/sevrage, variable, selon les individus. Chez les jeunes, elle peut être responsable d’une perturbation du développement de cerveau, en cours de l’adolescence et jusqu’à l’âge de 20 ans environ.